Ecriture personnelle et modèles pour les élèves.

L’ARÉ, Apprendre et Réapprendre à Écrire, association des graphodidacticiens et graphodidacticiennes, inaugure aujourd’hui sa rubrique « pour ceux qui veulent en savoir plus » avec une question sur les modèles d’écriture.
Cette rubrique n’a pas pour vocation de remplacer une formation à l’enseignement de l’écriture. Elle répond, dans l’anonymat*, à une demande concernant une difficulté particulière rencontrée par une enseignante au sujet de l’écriture.  (* les prénoms seront toujours changés)

Aujourd’hui nous répondons à Noémie qui, malgré plusieurs années d’enseignement, n’aime pas son écriture de maîtresse. Elle a du mal aussi avec sa propre écriture qui la complexe depuis l’enfance.

Nous l’avons orientée vers une graphodidacticienne. Nous répondons ici à la question de la relation entre son écriture personnelle et son écriture des modèles.

D’un lot d’échantillons de son écriture personnelle nous avons retenu l’extrait ci-dessous dont le passage sous la ligne vient de la nature du document et n’a donc rien à voir avec une mauvaise tenue de ligne. Il s’agit de l’écriture de notes pour son usage personnel et dont elle ignorait qu’elle servirait un jour à d‘autres fins.  

Le trait est ferme, bien maîtrisé, un peu tendu parfois. L’appui est souplement différencié. La tension du tracé est inégale, elle contraste avec la tension du trait. On voit quelques effondrements.
Trait et tracé sont hésitants dans le jambage du q.  On retrouve la même hésitation dans les jambages de l’écriture du modèle que dans celui de l’écriture personnelle. On la retrouve aussi dans la grande étrécie du d alors que cette même anomalie n’existe pas dans les d de l’écriture personnelle de Noémie.
C’est que dans son écriture les d sont en deux morceaux alors que dans le modèle Noémie s’est efforcée à les faire en un seul tracé. Elle paye donc cet effort par un trait et un tracé mal assurés qui se voient aussi sur le galbe du L majuscule et dans les ronds qui sont légèrement cabossés.

Si nous n’avions pas l’écriture personnelle pour nous dire le potentiel de fermeté et d’assurance de l’écriture nous le verrions quant même dans le a ovoïde de « La » et le groupe « es » de la fin de ligne.

Le modèle avec ses inégalités de tensions du trait et du tracé ainsi que l’écriture personnelle avec ses inégalités de dimension et d’inclinaison nous disent l’incertitude qui perturbe Noémie.  Du coup elle s’applique aussi fort qu’elle peut ou plutôt qu’elle croit pouvoir car si elle s’arrête dans les p pour les tracer les p en deux morceaux et de suite après les i pour placer les points, il lui arrive parfois de se laisser porter par plus d’assurance pour poursuivre son geste avant de venir placer un accent ou une barre de t.

Nous dirons donc à Noémie :

  • Gardez le ductus de votre écriture personnelle avec ses arrêts qui lui sont propres. Faites-vous aider par une rééducatrice ( ou un rééducateur ) pour plus d’homogénéité dans la dimension et l’inclinaison de vos lettres et de fermeté dans vos jambages. C’est un travail que vous ne pouvez pas faire sans être guidée. Votre écriture des modèles en bénéficiera.

    Pour vos modèles suivez les règles de conduite de l’écriture https://legestedecriture.fr/dix-minutes-par-jour-pour-comprendre-la-formation-des-lettres-lecon-4/
    Comme nous venons de le dire le travail sur votre écriture personnelle en améliorera la qualité.

Les deux (écriture personnelle et écriture de maitresse) devraient s’améliorer assez vite et sans trop de difficultés.

Nous vous adressons tous nos encouragements à Noémie.

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